Le passé  hors  du  commun de Roquemaure

Vue de Roquemaure, à partir de la colline St Jean
Vue de Roquemaure, à partir de la colline St Jean

Le passé historique de Roquemaure est hors du commun.

 

Cette cité, véritable trait-d’union entre la Provence et le Languedoc, a toujours bénéficié d’une situation géographique très favorable.

 

Vous trouverez ci-dessous des informations sur l’origine du nom de cette cité, un résumé historique et une présentation détaillée du patrimoine architectural de Roquemaure et des environs


Origines du nom de cette cité

En 1096, dans ses lettres, Raymond VI, Comte de Toulouse, mentionne Rocca Maura.

Le 18 juin 1209 Raymond VI, à St-Gilles, s’engage auprès du pape à rejoindre la croisade, et pour gage de sa fidélité il lui remet sept de ses châteaux, et notamment le « castrum de Roccamaura ».

La « Chronique di Giovanni Villani », précise qu’en avril 1314, Clément V traversa le Rhône à Rocca Maura .

C’est également au château de Rocca Maura, le 4 septembre 1376, que Catherine de Sienne se rendit à l’invitation du Duc d’Anjou.

Un manuscrit du XVIIème siècle des frères Récollets mentionne « Rupes Maria » et « Rupes Maurus »:

Le « Dictionnaire Géographique, Historique, Industriel et Commercial de toutes les communes de la France » de 1884, cite Rupes Maura comme origine du nom de Roquemaure. Nom qui fut abandonné pour celui de Rupes Maurus.

Le « Dictionnaire de la langue d’Oc, ancienne et moderne de 1847 » indique que l’adjectif : « Maur, Maura » signifie « Maure, noir, noire ». Tandis que le nom féminin « Maura » (maoùre) est un nom de lieu que l’on donne à des forêts obscures ou qui ont été telles dans l’origine. Telle semble être l’origine du nom de la « Roccamaura » à Estartit sur la Costa brava en Espagne.

En août 1539, François Ier signait, au Château de Villers-Cotterêts, une ordonnance préparée par le chancelier Poyet et qui traitait de nombreux sujets, imposant en particulier le français à la place du latin dans la rédaction des jugements et des actes notariés et faisant, d’autre part, obligation aux curés des paroisses de tenir des registres de baptême.


Les Armoiries

Elles sont doubles, il y a celles de GASTALAI et celles de l’ARMORIAL de NIMES.

Les premières se lisent ainsi : « D’argent, à trois rocs d’échiquiers de sable ».

 

Quant à celle de l’Armorial, telle qu’elles sont représentées:

« De gueules – 3 rocs d’échiquier d’or posés 2 & 1 – avec un chef posé d’azur chargé de trois fleurs de lys d’or ».


La Côte du Rhône

 

Depuis le 1er siècle après Jésus Christ, le territoire de Roquemaure est connu pour la qualité de son vin.

Pour les anciens, les grands fleuves comme la Garonne et le Rhône étaient qualifiés de « mer » et leurs rives de « côtes ». Le Rhône, frontière naturelle entre le royaume de France et le Saint Empire Romain Germanique, n’avait qu’une seule rive française que l’on nommait donc « La Côte du Rhône ».

Sous l’Ancien Régime, lorsque les nécessités administratives firent partager les provinces en sénéchaussées et les sénéchaussées en vigueries, la viguerie de la Côte du Rhône désigna tout un territoire pris dans une large boucle du Rhône entre Bagnols-sur-Cèze et Villeneuve-lez-Avignon.
Roquemaure était le chef lieu de cette viguerie célèbre depuis le XIIème siècle pour la qualité de ses vins.
La Côte du Rhône comprenait à cette époque les villes de Roquemaure, Montfaucon, Saint Génies de Comolas, Saint-Laurent-des-Arbres, Lirac, Tavel, Laudun, Chusclan, Codolet, Orsan et Pujaut.

 

Par ailleurs, la ville possédait un port particulièrement bien placé sur la rive droite du Rhône et protégé par son château.

Il acquit ses lettres de noblesse à l’époque de l’installation de la Papauté en Avignon.

En effet, ils étaient de gros consommateurs et comme leurs achats étaient effectués dans la Vallée du Rhône, le port de Roquemaure servait de lieu de transit (40 bœufs, 200 moutons, quantité de volailles, 100 hl de vin par semaine !).  Pendant les mois de novembre-décembre-janvier, on pouvait trouver jusqu’à 2000 pièces de vin en attente dans le port pour être embarquées. Au XVII et au XVIII Siècle, le commerce des vins faisait entrer dans le pays de 500.000 à 1 million de livres par an.

Déjà à cette époque, les consuls des communes de la Côte du Rhône veillaient à la production des vins de qualité et prennent très tôt des mesures pour assurer cette qualité :

  • en 1657 : interdiction d’entrer des vins issus d’autres territoires, sous peine d’une amende de 100 livres
  • dès 1731 : Obligation de ne planter qu’un cep ou un cep et demi par m²
  • réduction obligatoire de la souche pour éviter l’exposition au vent du nord
  • deux labours seulement permis par an (mars et mai)
  • l’effeuillage était exclu et l’égrenage se faisait sur place (le rendement était de 10 à 15 hl/ha)
  • les fumures (fumier utilisé comme fertilisant en agriculture) furent interdites.

 

En exigeant que soient authentifiés les fûts des vins de cette région en les marquant au fer rouge des lettres « C.D.R. » (Côtes du Rhône) avec le millésime, les consuls de Roquemaure, dont le 1er d’entre eux était propriétaire depuis 1628 du Domaine de Bouchassy, peuvent être considérés comme les « inventeurs » de l’appellation.

Délivrant également aux producteurs des certificats d’origine, ils pratiquèrent donc une véritable politique d’appellation contrôlée avant la lettre et l’on peut considérer à juste titre que Roquemaure fut le berceau des Côtes du Rhône.